Le contexte particulier d’un établissement peut parfois générer des attentes de formation que les actions proposées au programme académique ne peuvent satisfaire. La formation la plus adaptée à la situation peut être alors construite sous la forme d’une Formation d’Initiative Locale (FIL). 

Les FIL sont destinées à venir en appui des politiques développées au sein des établissements (projets d’établissement, contrats d’objectifs), en cohérence avec les politiques nationale et académique. Elles s’inscrivent dans le cadre des PLF (Plans Locaux de Formation) : chaque BEF (Bassin d’Education et de Formation) conçoit un PLF dans lequel un certain nombre de modules de formation sont entièrement dédiés à la mise en œuvre des FIL.

• Une FIL s’inscrit dans une continuité : c’est à la suite d’une première réflexion menée dans l’établissement (conseil pédagogique, conseil d’enseignement, CESC, groupes de travail …) et d’une action déjà engagée sur la situation à faire évoluer qu’un besoin précis de formation est repéré et que la FIL peut être mise en place ; le travail se poursuit ultérieurement, sous ce nouvel éclairage, au sein de l’établissement.
• Une FIL ne peut à elle seule permettre de résoudre le problème considéré ni répondre à l’intégralité des besoins identifiés. Elle ne se substitue pas au pilotage pédagogique du chef d’établissement. Elle s’inscrit dans un plan d’actions de l’établissement avec une mise en synergie de différents leviers (management, organisation favorisant la mise en œuvre des acquis de la formation, suivi).
• Le besoin de formation peut émaner du chef d’établissement, du conseil pédagogique, d’une équipe interdisciplinaire, inter catégorielle ou d’un champ disciplinaire. Pour autant, quelle que soit son origine, la FIL doit être portée avec conviction par le chef d’établissement. 
   

Une FIL s’adresse à une équipe d’établissement, ce n’est pas la duplication locale d’une formation académique. C’est une formation négociée et co-construite qui marque l’aboutissement du dialogue établissement / EAFC sur l’opportunité de la demande, l’identification des besoins, la place de la formation demandée dans l’ensemble des actions mises en œuvre au sein de l’établissement pour avancer sur le problème considéré. Ce n’est qu’à la suite de ces différentes étapes que peut être prise la décision de mettre en œuvre la formation.

Une FIL trouve toute son efficacité à certaines conditions :

• les participants s’inscrivent dans un processus de formation continue préparé, planifié et collectif ;
• les objectifs de la formation visent le développement des compétences professionnelles, dès lors les journées peuvent être accompagnées de travaux de préparation, de travaux intersession ;
• les acquis de la formation, les expériences et les résultats sont partagés à l’ensemble des enseignants de l’établissement ;
• le groupe de personnes formées devient un groupe ressource pour chacun d’entre eux.

Les effets induits par une FIL :

• le développement de la coopération et du travail d’équipe ;
• le partage et la construction d’une vision commune, l’évolution des représentations ;
• le développement de compétences individuelles pour développer des compétences « collectives » ;
• la mise en œuvre des actions en lien avec les objectifs du contrat.

Dans le cadre de la mise en place du cycle de consolidation (décret n° 2013-682 du 24-7-2013), du conseil école-collège (décret n°2013-683 du 24-7-2013), du socle commun de connaissances, de compétences et de culture (décret n°215-372 du 31 mars 2015) et des programmes du cycle de consolidation (arrêté du 09-11-2015), la recherche d’une plus grande cohérence entre les différentes étapes des cursus scolaires constitue une priorité académique de formation. Cette priorité s’appuie sur l’approfondissement de la réflexion pédagogique et didactique concernant la continuité des apprentissages entre les différents niveaux d’enseignement, au regard de la circulaire n°2011-126 du 26-8-2011 « Continuité pédagogique ».
La mise en œuvre du travail inter-degrés peut être accompagnée par des actions de formation continue lorsque le besoin s’en fait sentir. Ces formations entrent dans le cadre des formations d’initiative locale (FIL) en ce qui concerne le second degré. Elles relèvent des Plans Départementaux de Formation Continue (PDFC) pour le premier degré.
 

L’analyse du besoin de formation est conjointement menée par l’Inspecteur de l’Education Nationale (IEN) de circonscription et le (les) chef(s) d’établissement du (des) collège(s) concerné(s).
Cette analyse est formalisée dans un document cosigné par le (la) principal(e) du collège et l’IEN de circonscription, envoyé d’une part au rectorat à l’EAFC d’autre part à la DSDEN lors d’une campagne annuelle spécifique. Ce document est pensé pour accompagner la définition de la demande à partir de l’analyse conjointe des besoins des premier et second degrés, sur le plan organisationnel mais aussi pédagogique.
Une FIL cycle 3 s’adresse donc à une équipe locale d’enseignants du premier et du second degré. Le(s) chef(s) d’établissement et l’IEN de circonscription peuvent dans certains cas participer aux travaux des stagiaires, dans d’autres cas contribuer à l’animation de la formation. La FIL cycle 3 répond à un besoin en formation qui a émergé dans le cadre d’une réflexion que cette équipe a pu mener, par exemple, dans le cadre du conseil école-collège. Elle vise à développer les compétences professionnelles, à harmoniser et faire évoluer les pratiques pédagogiques dans le sens d’une meilleure prise en compte du parcours de l’élève au sein du cycle 3. Cette formation permet le développement de la coopération et du travail d’équipe inter-degrés ; celui-ci donne lieu à un bilan et doit être poursuivi dans la durée, sous l’impulsion du (des) chef(s) d’établissement et de l’IEN de circonscription.
 

Qui fait quoi ?

• Le chef d’établissement identifie un besoin en formation pour son équipe, en concertation avec celle-ci.

Dans le cas d’une FIL cycle 3, ce besoin est analysé conjointement par un principal et un IEN de la circonscription.

Qui fait quoi ?

• Le chef d’établissement télécharge le document pour déposer une demande de FIL, le remplit, et l’adresse au CIF en charge des FIL (alain.grun@ac-nancy-metz)
• Le chef d’établissement peut si besoin prendre contact avec le CIF en amont du dépôt de la demande, s’il a des questions préalables ou souhaite être accompagné pour formuler la demande de FIL.
• À réception de la demande, le CIF prend contact avec le chef d’établissement pour repréciser les besoins, les objectifs, le contexte, etc.

Qui fait quoi ?

• L’EAFC décide si la FIL peut être mise en œuvre. Dans certains cas, la FIL ne peut pas être validée ou alors le besoin peut trouver une réponse dans un cadre autre que celui de la FIL.
• Dans le cas des FIL cycle 3, une commission EAFC/DSDEN valide les demandes de FIL.

Une fois la FIL validée, elle devient une commande passée entre l’établissement et l’EAFC.

Qui fait quoi ?

• Le chef d’établissement peut à sa convenance proposer à l’EAFC les intervenants qu’il souhaiterait voir animer la FIL.
• Le CIF en charge des FIL identifie les intervenants qui animeront la formation.

Les formateurs prennent contact avec le chef d’établissement pour une réunion de travail lors de laquelle les contenus de la formation sont définis avec précision et les dates, posées. Le CIF peut si besoin participer à cette réunion à laquelle également le chef d’établissement peut inviter des personnels de son équipe.

Qui fait quoi ?

• Le CIF demande au chef d’établissement la liste des stagiaires, active un module dans GAIA et créé une fiche de mise en œuvre pour la FIL.
• Le service gestionnaire de l’EAFC convoque les intervenants et stagiaires.

Le chef d’établissement a un rôle important pour accompagner son équipe lors de la FIL, aux côtés des intervenants : recadrer le besoin et les objectifs de la FIL en ouverture, participer aux travaux, poser des perspectives de travail en conclusion de la formation.

Qui fait quoi ?

• L’EAFC adresse aux stagiaires un questionnaire d’évaluation suite à la formation.
• Le CIF demande aux intervenants un bilan à l’issue de la FIL.
• Le CIF demande au chef d’établissement un bilan un an après la FIL, pour apprécier dans quelle mesure la formation a fait évoluer les pratiques de l’équipe.